http://alixxxounette.cowblog.fr/images/Image003.jpgHier, j'arrivais au bureau pour trois jours de stage en folie. Mon train avait beau avoir du retard, mon métro s'arrêtait toutes les 15 secondes comme un vieux canasson essouflé, j'étais quand même la première arrivée. Le VIIIème est le paradis des gens à la bourre qui gagnent et gagneront toujours plus d'argent que toi, salarié ponctuel !

Pourtant sur les coups de 11h, tout le monde est là, tout le monde sauf mon boss (enfin l'un de mes boss, trois boss pour une stagiaire, j'ai pas intérêt de sourciller de travers !). Bon, ceci dit, ça ne m'empêche pas de vivre hein, je suis une stagiaire autonome, faut pas croire. J'ai mis deux semaines à comprendre comment me servir de la machine à café, mais c'est pas ma faute moi, si la Senseo elle est complico !

Du coup, j'avais presque oublié son absence lorsqu'il frappe à ma porte. Je vois tout de suite qu'il y a un truc qui cloche. Pas rasé, pas coiffé mal sapé... On pourrait croire qu'il a été voir un coach relooking si seulement il n'était pas accompagné de sa cohorte de mouches domestiques... Et là une ampoule s'allume dans mon cerveau. En effet il me dit :

_ C'est un garçon !

J'admire ces hommes d'affaire qui, à peine leur femme a accouché, se précipitent taffer au bureau... Bon en fait pas du tout, mais voir mon boss avec une tête pareil, c'était royal, un moment qu'on vit qu'une fois dans une vie !

Tout cela m'amène à méditer sur le miracle de la vie. Cogito ego sum. Deux choses fondamentales dont nous pouvons être sûr :
_ Nous existons à un instant t
_ Nous mourrons à t+1

Bon, t+1 est désastreux, mais pour l'instant, nous sommes à t ! Et comme nous ne savons pas quand l'unité fatidique séparant le t du t+1 viendra nous ôter la vie, pourquoi ne pas profiter du temps qui nous reste ? Comme cet épisode de dr. House où le malade porte plainte contre le pote à House là, l'oncologue, parce qu'il lui avait prédit un cancer en phase terminale et qu'il y avait eu erreur de diagnostic. Il ne porte pas plainte pour l'erreur de diagnostic, mais parce qu'en lui révélant cet erreur, il lui a pourri la vie. La vie de cet homme etait fade, et quand il a appris qu'il allait mourir, il a commencé à vivre enfin, à profiter de chaque instant comme si c'était le dernier. Et aujourd'hui qu'il sait qu'il n'est plus en danger de mort, il retrouve sa vie fade et porte plainte contre l'hopital pour lui avoir enlever son tout nouveau bonheur en lui rendant sa vie...

Vous comprenez un peu la logique ?

Moi je crois que les gens ont un sérieux problème s'ils croient que courir après une bonne situation, se ranger, avoir sa vie planifiée, c'est acheter son bonheur. La pyramide de Maslow n'est pas si bête, quand elle entend classifier nos besoins. Nous réglons les plus prioritaires dont le besoin de sécurité ! C'est après la sécurité que nous courons. Pas étonnant que nous ne trouvions pas le bonheur après.

De toute façon, courir après le bonheur, c'est utopique non ? On ne sait même pas ce que c'est le bonheur. Il y a les petits bonheurs, ça c'est du concret, on peut les toucher du doigt. Ce sont eux ma raison de vivre. Nico et son sourire, mes nièces, mon père, mes amis, mes études, ma plume surtout, ma troupe de théatre, internet, stargate sg1, les séries en général d'ailleurs, et j'en passe, j'en passe tellement !

Courir après la sécurité, c'est normal, je sais pas si c'est bien, mais on le fait tous. C'est pas grave au fond. Mais quand même, s'il vous plaît, évitez de négliger d'admirer les petits bonheurs sur votre route. C'est important...

(bon, après, chacun voit midi à sa porte hein, je suis pas vot' mère !).

++ Pix : Ma soeur et son aînée, qui depuis marche, parle, et dit NONNNN ! ++

Jeudi 2 avril 2009 à 15:51

http://alixxxounette.cowblog.fr/images/019.jpgLui, je le rencontre hier. Je l'aperçois d'abord, sans que ça vue ne provoque de quelconque persistance rétinienne. J'arpente juste la gare routière avec Stef, attendant impatiemment mon car qui n'arrive pas ; ce sont des choses qui arrivent (assez souvent même). Comme nous marchons et que le sac D&G de la fille avec qui il bavasse est en travers de notre route, mon inconscient prévient déjà mes jambes qu'il va falloir enjamber quelque chose. Et puis comme mon inconscient est de nature curieuse, il relève mes yeux vers son visage à elle, puis à lui, que je n'aperçois qu'une fraction de seconde, mais c'est suffisant pour que nos regards accrochent. Dans cette jungle urbaine, IL m'a repéré, je le sais. Mais mes yeux sont méthodiques, et déjà ils redescendent vers le sac pour guider correctement mes jambes. Et puis mon système "alerte beau mec en kiffe sur toi" est un peu rouillé, pensez-vous, 4 ans de vie de couple, ça vous banalise une femme !

Du coup je ne pense plus à lui. Mon car arrive, et je m'asseois, toujours à la même place. PAs tout devant parce que c'est chiant, mais pas tout derrière non plus. Comme mon village est un des derniers arrêts, je suis souvent la dernière dans le car, et j'ai la phobie que le chauffeur m'oublie (c'est pathétique) alors je m'asseois à une distance raisonnable, afin qu'il puisse m'apercevoir dans son rétro intérieur.

LUI débarque. Je ne savais pas qu'il prenait cette ligne, je ne l'avais pourtant jamais vu avant aujourd'hui. Bien sûr, il y a pleins de place dans le bus, mais c'est à côté de moi qu'il pose ses fesses. Mon radar anti-relou sonne l'alarme et je feinte une petite sieste. Comme il sort un livre, je me dis que je suis trop parano, et je le matte en coin. Pas mal pas mal. Un grand black maigrichon, tant mieux, j'aime pas les gros... Il est pas mal mais il a l'air un peu vieux quand même... Si ça se trouve il a... 25 ANS !!! Et puis pourquoi il a un cure dent dans les cheveux ? C'est la mode ? POurquoi j'ai pas de cure-dent dans les cheveux moi ?

Au bout d'un moment, il range son livre, et m'adresse la parole. Une entrée en communication banal sur ce foutu car qui était en retard. L'alarme anti-relou ronronne, en attente d'une éventuelle tonitruente manifestation de son existence. Ce gars me raconte sa vie, qu'il vient de Bordeaux, qu'à la suite d'un accident et d'une batterie de tests en bilan de compétence, il se retrouve perdu en formation multimedia au Vinci, la grande salle de concert de Tours, qu'il est ici depuis janvier et qu'il ne connaît personne. Il ne s'introduit pas lourdement dans mon intimité, alors je me dis "soit, soyons courtoise". Je lui parle des bonnes adresses, et des avantages de la vie tourangelle en glissant subrepticement puis plus directement que je suis en couple. Mais la conversation ne s'arrête pas, ne dévie pas en drague non plus. C'est juste du copinage.

J'ai l'impression d'assister à un miracle. Et donc un parfait inconnu du sexe opposé peut m'adresser la parole sans arrière pensée douteuse ? Cela est-il possible ? En tout cas, en cet instant T, j'ai besoin de parler, il a besoin de parler, et on s'entend bien. Il m'apprend qu'il a 28 ans (my god !), je lui apprends que je me suis installée avec mon chéri. Et tout est bien... Jusqu'à ce qu'on arrive près de son village (desservi avant le mien). Alors qu'on badine tranquillement, il en vient à me demander si je vis chez ses parents, je lui réponds un peu surpris que non, je vis avec mon copain (je lui avais pourtant parlé de notre installation ?!). Et là il me répond "ah, tu as un copain ?".

Et puis comme c'est le moment pour lui de descendre, on se fait un au revoir cordial et on se promet amicalement de s'appeler... A peine a-t-il quitté le car que je culpabilise. Ou n'ai-je pas été clair dans mes explications ? A moins que ce soit lui qui n'ait écouté que ce qu'il voulait entendre. Etait-il donc intéressé par moi. Mais alors, je lui ai laissé miroiter pendant 3/4d'h qu'il avait une chance ? Bizarrement, je me sens mal pour lui qui a du être déçu. J'ai cru que je m'étais fait un ami. Mais peut-être qu'en fin de compte, le miracle n'a jamais eu lieu. Ce n'était qu'un garçon intéressé par une fille, maniéré comme un ado qui n'ose pas faire le premier pas alors se contente de parler en espérant que...

Perdue dans mes pensées, la voix lointaine du chauffeur me parvient :
_ Vous ne descendez pas ?
_ Hein ? Ah si...
Vous voyez que je fais bien de m'asseoir à distance raisonnable pour qu'il m'aperçoive dans son rétro !

Je rentre chez moi, et je retrouve mon homme. La tête dans le frigo, il se réjouit de toutes ces bonnes choses à manger que sa mère nous a ramené dimanche... Il est drôle on dirait un enfant.  Avec lui tout est clair. On s'aime et on se considère. C'est bien. C'est ce que je souhaite au fond, aimer mon meilleur ami. Et alors que, triomphant, il sort des côtes de porc du réfrigérateur. Je regarde ses yeux étincelants, et je souris, je suis juste... bien ici et maintenant.

Mercredi 18 mars 2009 à 15:08

<< Page précédente | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast