On peut creuser profond, au plus profond de chaque personne et trouver du bon en chacune d'elle, on peut penser leur acte dans une dynamique, dans une personnalité et dans un système que nous sommes en mesure d'appréhender et en cela, parvenir à accepter leurs comportements, même s'ils diffèrent de ce qu'on appelle le bien fondé dans notre dynamique à nous.

Mais dès lors, comment ne pas risquer de tout pardonner ? De trop pardonner ? N'existe-t-il pas des actes impardonnables, je veux dire, n'existe-t-il pas des actes que nous nous devons de ne pas pardonner ?

Je peux bien croire à un meurtre, et au mouvement qui amène à sa production, mais même si je peux l'envisager, et le comprendre, puis-je le pardonner ? Car si moi-même j'en viens à une telle extrêmité, souhaiterai-je réellement que l'on me pardonne ?

Tout dépend sans doute du sens que l'on accorde au mot pardon. Je sais aujourd'hui ce que veut dire "comprendre un acte", j'ai encore un peu de mal avec la notion "d'accepter" mais alors "pardonner", ça c'est un désert de sens logique, car le pardon, c'est rien. On peut accorder son pardon, alors qu'une blessure est toujours là ; ou encore ne pas l'accorder et continuer de rire avec la personne comme avant. Il est des gestes inacceptables et incompréhensibles que l'on pardonnera. Et puis des broutilles du quotidien qui resteront comme des gouffres que le pardon ne pourra jamais remblayer.

Tout ça parce qu'on essaie de raisonner chaque chose au nom d'une sacrosainte moralité que l'on respecte, ou pas. Mais comme chacun a sa moralité, c'est pas bien facile, et ça me fait parfois l'effet d'une humanité infantile, qui boude et qui chamaille.

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